Si cher à Confucius, le rituel est l’un des fondements du confucianisme.

Le rituel est l’expression du respect des aînés, des camarades, de son adversaire, de ses amis, de ses valeurs et enfin, de soi-même. Il y a une règle vieille de 2500 ans dans les arts martiaux chinois, soit dès sa naissance: 习武先习礼(apprendre le rituel avant les arts martiaux). Mais l’origine du salut à deux mains remonte à plus 3000 ans, de l’époque de Zhou (周)。

Cette règle est toujours d’actualité, et a été adoptée par pratiquement tous les arts martiaux. Il est parfois difficile à comprendre pour un occidental que de devoir exécuter le rituel ( le salut ) avant et après chaque cours. Et pourtant, dans beaucoup de pays sous influence confucéenne en Asie, le rituel est partout. Le matin dans les écoles, les élèves doivent effectuer une salut solennel aux enseignants.

Le rituel du salut dans les arts maritaux chinois n’a été codifié que très récemment. En effet, pendant plus 2500 ans, la pratique martiale était une composante indispensable de très nombreuses personnes. Elle était souvent un gagne-pain pour beaucoup de pratiquants. La pratique se faisait en toute discrétion. Il n’était pas question de montrer son savoir faire à un concurrent potentiel. La démonstration publique était réservée aux miséreux. Ceux qui n’étaient pas assez bons pour ouvrir une école, exercer le métier d’escorte de marchandise ou de garde du corps ou même de vigile pour de riches nobles, faisaient des démonstrations publiques pour amuser la galerie. Et au début de leur démonstration, il devaient bien sur saluer le public. Ce genre de salut est très populaire et connu de tout le monde. Ces démonstrations publiques étaient assimilées au cirque. C’était un métier dur, et les démonstrateurs étaient pauvres.

Cela a plusieurs significations. La signification la plus connue est que :

les 5 lacs et 4 océans sont réunis dans la même famille au nom de l’amitié. Le pouce gauche plié signifie la modestie, et la main gauche ouverte arrête le poing droit fermé pour signifier le renoncement à l’usage de la violence. Ce salut est issu du salut traditionnel chinois qui nous vient de la nuit des temps.

Selon le DaoDeJing ( 道德经), le coté gauche est associé aux lettrés, le coté droit, aux militaires. Le salut traditionnel chinois consiste à mettre le poing droit dans la main gauche fermée. Cela montre qu’on privilège la paix face à la violence. Ce salut de démonstrateurs martiaux, avec la main gauche ouverte, n’est qu’une variante du salut traditionnel. Mais attention, en vous trompez pas de coté: La main droite ouverte montre que vous êtes prêts à vous abattre jusqu’à la mort. Et d’ailleurs, peu de chinois le connaissent.

En revanche, les vrais pratiquants avaient des saluts assez différents. Il y avait principalement 2 grandes familles de pratique martiale en Chine:

la pratique Taoïste

la pratique Bouddhiste

Chaque famille avait donc son salut propre et ses significations.

Certains styles populaire ont même leur propre salut particulier. Cela permettaient d’annoncer sa pratique lors d’un affrontement en règle. Une manière de prévenir son adversaire sa façon de se battre.

Mais avec le temps, et notamment l’avènement des armes à feu, rares sont ceux qui vivent encore des arts martiaux aujourd’hui. Le duel est interdit par loi et le métier d’escorte de marchandise est confié à des sociétés spécialisées qui sont équipées aussi en arme à feu. Les saluts bouddhistes et surtout Taôistes sont très rares. C’est finalement le salut des démonstrateurs martiaux de cirque qui est devenu la règle.

Espérons que l’essence de la culture martiale chinoise perdure et évolue avec le temps et à travers nous et nos prochains.