Un proverbe chinois dit: Maître d’un jour, père pour la vie.

cérémonie d’intronisation martiale traditionnelle

Cela démontre combien il est important d’avoir un bon guide, lors de la recherche et de l’exploration de sa voie martiale. Le sentier qui mène à la sagesse martiale, à travers les goûtes de sueur est long. Il est aussi long que la vie d’un homme.

Un autre proverbe chinois dit: Qui vit vieux, apprendra vieux.

Selon les chinois, l’apprentissage est infini. Le long cursus d’apprentissage martial est aussi variés qu’il y a d’individus sur terre. Il y a donc à ce jour, plus de 7 milliards de manières différentes de parvenir à la sagesse martiale. En effet, chacun est différent des autres, chaque voie martiale est unique. Seul, un bon maître est capable de guider chacun de ses élèves afin qu’ils tracent leur propre voie.

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Lorsque l’un de ses élèves exprime le désire d’approfondir son apprentissage martial, il pourra alors faire acte de candidature en vue d’obtenir le status de “disciple” du maître.

Un disciple est un îlot dans l’immense océan de sagesse que représente un maître. En occident, on mesure souvent le “niveau” d’un “maître” par la hauteur à laquelle, un pratiquant arrive à faire décoller un sac de frappe. C’est à mille lieux des arts martiaux traditionnels chinois.

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En réalité,  c’est à travers son entourage qu’on entrevoit la profondeur de sagesse d’un bon maître. Ses disciples en sont les représentants officiels. Chacun est une facette d’un diamant: il reflète l’un des milles feux de la pierre. Chaque facette, aussi minuscules soit elle, est indispensable au rayonnement de l’ensemble. Un bon pratiquant sans disciple, est comme un diamant brut. Il a une certaine valeur, mais ne brillera pas à travers l’histoire.

En Chine, à partir du 4iem Dan (Duan en chinois), la technique martiale

ne fait plus partie des critères de passage aux grades supérieurs. Le pratiquant devra prouver ses valeurs martiales à travers ses écrits, conférences, ou ses points de vues exprimés sur certains évènements précis, ainsi que son attitude en tant qu’homme. Il devra prouver ses qualités en tant que bon pédagogue, et sa capacité à transmettre son savoir et ses connaissances.

 

C’est là que les disciples entrent en scène.

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Ont-ils un bon niveau marital? Ont-ils fondé des associations? Ont-ils des écrits? sauraient-ils s’exprimer en public, et expliquer ce qu’ils ont appris?Sont-ils des hommes et des femmes droits et dignes de confiance ou de simples bagarreurs et charlatants?

On voit alors qu’il n’est pas question pour un maître (sérieux) d’admettre n’importe qui dans son école.  Il en va de sa réputation, de la réputation de l’école et donc, de la survie même du style dont il a la lourde tâche de transmettre le flambeau.

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être disciple, c’est s’imposer une disciple chaque instant de sa vie.  C’est l’abandon de sa suffisance. C’est d’admettre son humble niveau et le status de l’apprenti à vie. Chaque geste, chaque décision à chacun des moments les plus anodins sera pris en considération, jugé par ses pairs et observé par le maître.

Le disciple doit rester digne. Il ne doit jamais oublier les valeurs martiales telles que: la droiture, le respect de la parole donnée, l’esprit chevaleresque, le courage, la culture, l’esprit martial, la sagesse, la médecine et enfin la pratique.

Le disciple sera alors membre d’une grande famille, héritier d’une partie de l’histoire de l’école, souvent plusieurs fois centenaires, voire, millénaires. Il se voit alors confié la lourde tâche de transmettre son savoir fraîchement acquis.

Peu avant la mort du maître, un héritier de l’école sera désigné parmi les meilleurs disciples. Il devra faire ses preuves, tout comme l’a fait son maître avant lui. Lorsque le jeune héritier se sera montré digne et à la hauteur des espérances du vieux maître, ses pairs l’appelleront enfin: Maître

 

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Je vais vous raconter une anecdote bouddhiste:

Un jour, un élève vient voir le bouddha, et lui dit: Maître, cela fait 10 ans que je vous observe, je vois en vous, la véritable sagesse que je recherche, vous êtes digne d’être mon maître, je voudrais que vous me preniez comme disciple. Le bouddha est très heureux d’entendre cela, et lui répond: Formidable! Alors, à mon tour, je vais t’observer pendant 10 ans, afin de savoir si tu es digne d’être parmi mes disciples !

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